L’Agence française de développement (AFD) a publié son dixième baromètre annuel sur la perception de l’aide au développement par les Français.
Une opinion publique globalement favorable
76%, c’est le pourcentage de Français qui estiment que la France agit suffisamment en ce qui concerne sa politique d’aide publique au développement (APD), selon le sondage* Ifop pour l’Agence française de développement [pdf], paru le 22 septembre 2015. En 2014, ce taux était de 74%, soit une augmentation de deux points en l’espace d’un an. De plus, 67% des Français sondés se sont déclarés “favorables” à l’APD. Là encore ce chiffre est en hausse, de 5 points par rapport à l’an passé. Rappelons tout de même qu’en 2014, l’aide publique au développement de la France a enregistré une très forte baisse (-9,2%) par rapport à l’année 2013. Ainsi, avec 0,36% de son revenu national brut (RNB) consacré à l’APD en 2014, l’Hexagone est encore loin d’atteindre l’objectif des Nations Unies, fixé à 0,7% [pdf].
Un soutien apparent de l’opinion publique donc, qui contraste cependant avec les 45% de personnes interrogées (seulement) qui pensent que l’aide de la France aux pays du Sud est efficace (55% jugent donc qu’elle ne l’est pas ou peu).
Dans le même temps, 88% des Français pensent que “les pays riches et les pays pauvres sont confrontés à des enjeux de développement qui concernent l’ensemble de la planète“. Et 82% considèrent que les soubresauts à la fois “politique, économique, climatique, démographique […] dans les pays en développement“, auront un impact en France dans les dix ou quinze prochaines années. Pour Annick Girardin, secrétaire d’Etat chargée du Développement et de la Francophonie, c’est la preuve que “nous sommes bien loin de la vision d’une France recroquevillée sur elle-même.” Anne Paugam, directrice générale de l’AFD, voit dans ces chiffres une prise de conscience des Français que “ce qui se passe au Sud peut avoir un impact sur leur vie.“
Quelles priorités pour l’APD?
Interrogées sur les différents investissements de l’APD, 80% des personnes estiment que l’accès à l’eau et à l’assainissement doit être la priorité numéro une, parmi les 17 Objectifs de développement durable (ODD).
Pour aller plus loin, retrouvez notre dossier sur les enjeux des Objectifs de développement durable
Viennent ensuite l’élimination de la faim et la lutte pour la sécurité alimentaire dans le monde (79%); la conservation des océans et des ressources marines (78%); la préservation des écosystèmes terrestres (76%); et l’élimination de la pauvreté (71%). En dernière position, l’ouverture des villes à tous est plébiscitée par seulement 22% des sondés.
Le dérèglement climatique, une “menace sérieuse”
Les Français qui ont pris part à ce sondage n’ont pas oublié les enjeux climatiques. Ainsi, 85% jugent que “la politique de développement et de solidarité internationale doit […] prendre en compte la lutte contre le réchauffement climatique“. Autre chiffre révélateur sur ce sujet: 76% sont persuadés que les changements climatiques représentent une menace sérieuse pour nos modes de vie. Soit une hausse de 6 points, tout de même, par rapport à l’année 2014. Enfin, au moins 65% des sondés estiment que la limitation du dérèglement climatique est une opportunité, pour les pays du Sud, “d’élever leur modèle de développement“. Des chiffres qui peuvent laisser espérer, à l’approche de la COP21 à Paris, en décembre prochain.
*Ce sondage a été réalisé entre le 29 août et le 1er septembre, par Internet auprès de 1053 personnes.