Nous avons comparé deux des principales enseignes d’ameublement en passant au crible leurs promesses écologiques.
A l’heure de la consommation responsable, l’empreinte écologique devient un critère de plus en plus important dans le choix du mobilier et les grandes enseignes d’ameublement rivalisent de campagnes de communication pour polir leur image. Mais pour bien prendre en compte l’impact de vos achats sur l’environnement, il faut aussi faire attention à la qualité et la durabilité des produits.
Tandis qu’Ikea insiste clairement sur l’aspect écoresponsable de sa production dans sa communication, Alinéa semble plus discret sur ce créneau. Celui qui en dit le plus en fait-il le plus ?
Ikea : des efforts vertueux pour compenser un manque de durabilité
L’enseigne suédoise met le paquet sur la communication pour mettre en valeur ses engagements sur le plan écologique. Derrière ce qui pourrait s’apparenter à du greenwashing, le groupe prend pourtant des initiatives réellement innovantes en termes de développement durable, dont certaines ont d’ailleurs été mises en avant sur Youphil.
Pêle-mêle, on pourra citer les efforts sur les emballages, la gestion des forêts, le recyclage du bois, le remplacement de toutes les ampoules incandescentes par des LED…
Mais Ikéa se démarque surtout pour sa volonté d’être un leader de la transition énergétique : l’entreprise souhaite ainsi atteindre l’indépendance énergétique d’ici à 2020 en produisant elle-même 100% de sa consommation de gaz et d’électricité à partir de sources renouvelables.
Avec 1,5 milliards d’investissements dans les énergies renouvelables entre 2009 et 2015 et 600 millions supplémentaires en 2015, force est de constater que la firme met la main au portefeuille.
Comparé à la majorité des grandes multinationales, Ikéa est donc bel et bien à la pointe des bonnes pratiques et même un acteur innovant du développement durable.
Mais cela ne doit pas nous pousser à acheter les yeux fermés pour autant : de par son modèle low-cost, sa production en flux tendu délocalisée dans les pays à bas coût de main d’œuvre, Ikéa encourage plutôt un modèle de consommation à court terme au détriment du local et du durable.
En effet, on n’achète pas un meuble Ikea pour le transmettre à ses enfants. La qualité et la durabilité des meubles de la firme suédoise est le plus souvent largement inférieure à leurs équivalents artisanaux. Cela conduit souvent à l’achat de meubles qui seront jetés et remplacés au bout de quelques années…
Il ne faut pas non plus perdre de vue que le caractère multinational de la firme implique délocalisations et transports d’un bout à l’autre de la planète, et donc des émissions de CO2 largement supérieures aux alternatives locales.
Alinéa : l’avantage d’une entreprise Française et d’une logistique maîtrisée
Tout comme Ikea, Alinéa se positionne lui-aussi sur un modèle low-cost avec les mêmes inconvénients en termes de durabilité et de délocalisation. Toutefois, l’enseigne dispose de deux avantages qui peuvent faire pencher la balance au détriment du géant suédois.
D’une part, certains produits de qualité (et de prix) supérieurs viennent compléter l’offre purement low cost, ce qui n’est pas réellement le cas chez Ikéa. Si vous êtes dans l’optique d’un achat durable, vous trouverez quelques meubles de meilleure facture chez Alinéa.
Le second avantage vient de l’implémentation exclusivement Française d’Alinéa et d’un souci de l’organisation logistique limitant l’empreinte sur l’environnement. L’enseigne dispose de deux entrepôts, l’un au sud et l’autre au nord de la France, qui lui permettent de diminuer le nombre de kilomètres parcourus entre les ports d’importation et les magasins.
Autre bonne pratique : chaque fois qu’une ligne ferroviaire existe, ce moyen de transport plus écologique est préféré au transport par camions. L’entreprise affiche déjà un chiffre : 50% des km parcourus par les marchandises le sont par rail.
Les consommateurs acteurs de leur empreinte écologique
Chez Ikéa ou chez Alinéa, les enseignes d’ameublement low cost mettent en place des moyens d’information et logistiques pour permettre aux consommateurs d’être eux même écoresponsables et de limiter l’impact de leur consommation en meubles low cost.
Les deux enseignes ont ainsi mis en place des actions de reprise de meubles afin de les recycler ou les donner à un foyer en difficulté.
Avec son programme « Seconde vie », Ikéa offre des cartes cadeau en échange de la reprise d’un ancien meuble de la firme. Chez Alinéa, pas de récompense mais les services clientèles de chaque magasin organisent la collecte des meubles.
Les deux entreprises ont contracté un partenariat avec l’organisme Eco-Mobilier pour mettre en place une éco-participation destinée à financer les initiatives de collecte de recyclage. Cette éco-participation est inclue dans le prix de chaque produit et visible sur les étiquettes.
Enfin, Ikéa organise régulièrement des campagnes de sensibilisation de ses clients aux éco-gestes qui permettent d’économiser l’énergie, notamment à travers son programme « Durable & Vous ».
Ikea ou Alinea : Des alternatives plus écologiques
Malgré des efforts louables des deux côtés et une réelle implication dans les initiatives éco-responsables, il reste préférable de se tourner vers des enseignes basées sur un modèle plus local afin de limiter à la fois l’impact environnemental et social.
Dans l’idéal, il vaut mieux se tourner vers le mobilier artisanal, plus qualitatif et durable. Les meubles de ce type sont des investissement longue durée, qui peuvent se transmettre de parents à enfants ou se revendre, limitant ainsi le gâchis et la surconsommation favorisée par les enseignes low-cost.
Mais même en restant dans le Low-cost, des alternatives plus écologiques existent également : la Camif par exemple, qui est basé sur un modèle local et responsable et dont la gamme est entièrement orientée vers l’aménagement durable de la maison.